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Nora Bariguian
France participant
15 Fév, 2022

Une grande leçon d'humilité

2 min

Si je viens à vous aujourd’hui pour vous raconter une partie de mon histoire c’est parce que dans toutes ces différences, il y a probablement beaucoup de ressemblances avec la vôtre.

J’étais au Portugal lorsque mon frère m’a contacté depuis l’Arménie pour me proposer de le rejoindre. Il m’a fallu quelques jours de réflexion, d’introspection puis vint la révélation : l’appel du pays, le retour aux racines en famille, accompagné par Birthright, comme un soutien dans la tempête d’émotions qui s’annonçait. Deux semaines plus tard, j’étais en Italie, à Venise, point de départ de mon voyage initiatique et familial. Recoller les morceaux de ce puzzle éparpillé par le temps et l’Histoire, partir de la fin pour commencer un nouveau futur, est mon projetVenise, dernier voyage en famille au complet, des souvenirs à reconstituer, des lieux à retrouver. C’est aussi à Venise que se trouve l'île des Mekhitaristes : San Lazzaro, un haut lieu de la mémoire arménienne avec son immense bibliothèque au sein du monastère. Après avoir visité le musée et discuté avec le guide, j’ai appris qu’il était possible de les contacter afin (d’essayer) d’obtenir plus d’informations sur mes ancêtres paternels.

Puis se fut l’heure du grand saut dans l’inconnu, 20 ans après… Des souvenirs flous d’un temps passé qui a cessé d’exister se mélangeaient dans ma tête. Je suis partie à la (re)découverte d’un pays, d’une ville qui ont complètement changé. Nous étions venus pour la première fois en 2001, en famille. Mon père était fier de nous montrer sa patrie, la beauté de ses paysages et le cœur si grand de son peuple, depuis le lien s’est distendu sans se briser mais il aura fallu attendre longtemps, trop longtemps, pour une reconnexion. Grâce à Birthright, j’ai vraiment pu accéder à cette partie de l’Arménie qui n’apparaît pas toujours lorsqu’on voyage. Celle pour laquelle on a besoin de connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un, qui connaît quelqu’un…. Vous connaissez la chanson… Faire partie de cette magnifique aventure a été une opportunité en or de pouvoir vivre plusieurs mois en immersion totale, d’être active, de partager, de rencontrer des personnes de tout horizon liées par une même envie, un même projet. Aujourd’hui, j’ai des amis, une famille qui m’attendent à Yerevan comme à Gyumri.

A présent, il est temps pour moi de continuer mon chemin, d’aller au bout de la (re)construction du puzzle. Pour cela, je reprends la route pour aller en Turquie dans l’ancien village dont ma famille est originaire, qui est devenue une ville avec le temps et découvrir ce pays qui me fait si peur. Je n’ai pas d’autres indications que ce nom qui m’ouvre la porte à ce passé oublié, à la découverte de sensations, d’odeurs, de sonorités, de couleurs qui ont été laissées de côté pour un futur plus clément en France. C’est de cela dont je souhaite me rapprocher, me connecter. Je sais que la plupart de mes questions resteront en suspens: comment était leur vie dans le village ? Quel travail faisaient-ils ? Qui étaient-ils ? Comment sont-ils arrivés à Marseille ? Quelles épreuves ont-ils traversé ? Mais finalement ce n’est pas le plus important pour moi. En revanche, ce qui l’est, c’est de poser le pied sur cette terre qui nous a reniée et de reconnaître les fantômes du passé. En écrivant ces mots, je me rends compte que partout où je suis allée, j’ai utilisé le même processus, les mêmes attentes de faire entrer le passé dans le présent pour envisager un avenir plus serein

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