Plus précieux que la nouveauté, mon volontariat à Gyumri

L'Arménie doit adopter progressivement la seconde main avec un bon état d'esprit car les avantages l'emportent pour une société plus durable.

Arrivé avec un billet aller simple depuis les États-Unis, aujourd’hui je suis en Arménie avec l'ambition et la passion d'apporter à ma patrie toute mon expérience en matière de vêtements d'occasion acquise aux États-Unis, en Allemagne et au Japon.

Je veux faire revivre la valeur et l'intérêt des vêtements vintage en Arménie. Expliquer pourquoi ils sont rentables et améliorent l'avenir de l'Arménie. Les termes de "vêtements d'occasion" sont malheureusement mal vus et n'ont qu'une valeur minime pour les consommateurs arméniens. Dans l'industrie du vêtement d'occasion, trois niveaux de tri sont effectués dans les entrepôts : le premier correspond à la plus haute qualité comme Nike, Adidas, Ralph Lauren, Burberry, Louis Vuitton… Le deuxième niveau convient aux collections plus abordables, plus standards des marques. Et enfin le troisième niveau correspond généralement aux vêtements les moins désirables sans marque.

La demande de produits d'occasion ne diminue jamais. Au contraire, elle prend de la valeur. Des pays comme l'Arménie doivent mettre l'accent sur la nécessité de changer ses habitudes en terme de consommation de vêtements. J'ai réfléchi à plusieurs reprises à comment introduire le réutilisable dans la société arménienne. Notre peuple aime s’exprimer à travers les vêtements, les accessoires et les matériaux. En premier il faudrait rendre le mot "réutilisation" édifiant. Bien entendu, en n’oubliant pas le point de vue conservateur de la mode en Arménie. Selon moi, la mode fait revivre l'individualisme sans dire directement pourquoi on est qui on est, sans essayer de se mouler dans les codes de la société arménienne. Toutefois, il reste encore des obstacles à surmonter pour changer la mentalité des hommes et des femmes en public. Supposons que tout le monde puisse adopter une telle mentalité. Les avantages seraient énormes: l’augmentation de de la vente de vêtements d'occasion plutôt que neufs, la création d'emplois, la réduction des déchets et l'amélioration de l’environnement de façon plus générale…

Puisque nous portons partout notre culture arménienne avec fierté et que nous continuons à pratiquer nos traditions, pourquoi ne pourrions-nous pas devenir la première nation au monde à produire et à réutiliser nos vêtements ?