Un voyage de volontariat, d'amitié et d'immersion culturelle

S'INSTALLER EN ARMÉNIE

Je venais toujours en Arménie pour les vacances. Jamais je n'aurais pensé qu'un jour, je prendrais la courageuse décision d'y vivre. Les premiers jours ont été difficiles, car je devais affronter un nouveau chapitre de ma vie sans le confort familier de mes amis et de ma famille. La solitude, une compagne inconnue, s'est installée – un sentiment auquel je n'étais pas habitué

Ensuite, un moment décisif est apparu. En parlant avec ma cousine, elle m'a présenté Birthright Armenia et m'a suggéré de les contacter. Intrigué par la possibilité de rencontrer d'autres personnes partageant ma passion pour ce beau pays, et de travailler dans mon domaine d'études, j'ai sauté le pas. Je ne savais pas que cette simple suggestion ouvrirait la porte à un réseau d'amitiés, transformant mon aventure en solitaire en un voyage partagé rempli de camaraderie et de nouvelles relations.

UN NOUVEAU CHAPITRE DE MA VIE

Après l'introduction de ma cousine, j'ai envisagé la possibilité de rencontrer des personnes qui partageaient le même amour pour l'Arménie et qui souhaitaient vivre dans notre pays d'origine autrement que comme des touristes. Malgré mes premières inquiétudes concernant la recherche d'un emploi ou d'une opportunité en lien avec mes études, j'ai décidé de surmonter cette peur et de m'inscrire. Une fois inscrit comme volontaire auprès de Birthright Armenia, ils m'ont rapidement invité à un entretien personnel. J'ai ressenti une vague de stress avant la réunion, mais dès que j'ai engagé la conversation avec eux, mon anxiété s'est dissipée. Cet entretien portait sur mes intérêts, ma formation, mes préférences en matière de logement et où je voulais faire du bénévolat, que ce soit à Erevan ou à Gyumri. Grâce à notre discussion, ils ont déterminé le placement idéal pour mon expérience de bénévolat, ce dont je leur suis reconnaissant.

NOUVELLES EXPÉRIENCES

J'ai travaillé pour le Country Water Partnership Armenia, qui représente le réseau international du Global Water Partnership en Arménie. Le Partenariat mondial pour l'eau est un réseau d'action mondial qui compte plus de 3 000 organisations partenaires dans 179 pays.

L'ambiance sur mon lieu de travail est géniale ; on se sent comme chez soi. Nous avons une pause d'une heure pour le déjeuner, ce qui est super. Comme je n'habitais pas avec ma famille d'accueil, j'ai goûté à de nouveaux plats arméniens populaires là-bas. Les pauses déjeuner étaient amusantes car tous les collègues se rassemblaient et mangeaient ensemble, discutant de différents sujets, de la politique aux traditions en passant par des souvenirs d'enfance drôles. Nous avons également célébré l'anniversaire de notre collègue avec du gâteau et du vin. En Arménie, chaque lieu de travail organise une réunion appelée "Corporative" qui a lieu avant les vacances du Nouvel An pour dire au revoir à l'année écoulée et se préparer pour la suivante. Nous avons mangé du "Khorovax", bu du vin maison et fait de nombreux toasts.

En tant que plus jeune, j'ai bénéficié d'un traitement spécial de la part de tout le monde, afin que je me sente à l'aise, comme si j'étais chez moi, et non dans un autre pays, loin de ma famille.

Au début, comprendre l'arménien semblait être une tâche intimidante, et saisir la langue ressemblait à naviguer dans un labyrinthe de complexité. Lire et comprendre étaient initialement difficiles, presque au point d'être terrifiants, malgré ma maîtrise de l'arménien à l'oral et à l'écrit. Cependant, après seulement 3 à 4 jours, une transformation remarquable s'est produite. La langue, autrefois déconcertante, a progressivement révélé ses secrets, et ce qui était autrefois une lutte passionnante s'est transformé en un voyage captivant à la découverte linguistique.

Au travail, on a la chance d'avoir un joli jardin avec beaucoup d'arbres. En décembre, il a neigé doucement, couvrant tout le jardin d'un blanc paisible. Pour moi qui aime tant la neige, voir le jardin ainsi était comme un rêve. C'était tellement beau que ça rendait ma journée au bureau spéciale.

FORUMS, HAVAKS ET RASSEMBLEMENTS FACULTATIFS

Pendant mon volontariat, nous avons visité différents endroits éducatifs tels que le Centre TUMO pour les Technologies Créatives, Matenadaran et le Musée Komitas. C'était fascinant de découvrir qu'en plus de ses riches sites historiques, l'Arménie possède des centres spécialisés dans le développement des enfants. Au Musée Komitas, j'ai appris à connaître nos célèbres écrivains du passé, et à Matenadaran, j'ai exploré les herbes vibrantes pour les couleurs et la médecine traditionnellement utilisées par le peuple arménien, en examinant des livres d'anciens médecins et des manuscrits.

Nous avons également participé à des discussions enrichissantes, comme la Table Ronde avec les Rapatriés, où nous avons appris à connaître leurs expériences, leurs craintes, leur enthousiasme, et comment ils ont décidé de rester en Arménie et de commencer une nouvelle vie.

L'une des expériences les plus marquantes a été un Havak facultatif, au cours duquel l'une de nos anciennes élèves a projeté un film intitulé "The Line" (La ligne). Ce film chargé d'émotion décrit les jours de la guerre d'Artsakh dans les années 1990, offrant une exploration profonde de l'amour réel, de l'amitié sincère et, surtout, de l'amour inconditionnel pour les terres arméniennes.

Nous avons joué au Secret Santa à l'approche de la nouvelle année, et cela a été très amusant.

Alors que j'approchais de la fin de mon parcours de bénévole, je me suis souvenue d'une déclaration impressionnante du personnel de Birthright que j'ai entendue et ressentie dès le premier jour : "Nous sommes une famille ; chaque fois que vous avez besoin de nous, nous sommes là pour vous, et nous sommes là pour vous aider dans votre voyage de découverte de soi, et pourquoi pas, pour vous encourager à revenir".